Les citoyens font la différence entre la communication d'un maire en place et celle d'un candidat à une élection. Ils sont exigeants sur l'information, l'image et le travail de la municipalité pour valoriser les enjeux de leur ville tout au long du mandat mais ils n'ont pas la même exigence en période électorale. Ils deviennent vraiment des citoyens-consommateurs : ils choisissent alors une offre politique, un projet d'avenir et se projettent dans leur futur élu. Ce choix ne repose pas seulement sur un bilan (si bon soit-il) et n'est malheureusement pas toujours positif. En effet, il se fait souvent au détriment de, en opposition à...On souhaite empêcher un candidat d'accéder aux responsabilités ou d'être réélu. Alors, on peut voter pour un adversaire, disperser sa voix, s'en remettre au choix des voisins. C'est typique des élections municipales qui pour moi se rapprochent le plus de l'élection du président de la République, dans leur intensité (locale et globale). J'ai adoré vivre ces moments-là même si, jeune DIRCOM, je fus quelque peu balloté par l'opposition au maire.
- Ah, oui ! Tu m'en avais déjà parlé. La presse t'avait accueilli ; du style : "le petit Mozart" arrive...MDR
C'est tout à fait vrai. J'ai gardé l'article. Le DIRCOM occupe une place à part dans le dispositif du Maire dont il dépend tout en restant un employé de l'administration faisant partie du Comité de direction de la mairie. Il est là pour valoriser la ville mais aussi l'image de son premier citoyen. Il est souvent soupçonné de partialité. Le plus difficile c'est de gérer les relations avec les adjoints qui cherchent à exister durant tout leur mandat et qui souvent travaillent dans l'ombre du premier magistrat de la villle...(encore un nom de plus pour désigner le maire)...
- Tu m'as dit que tu y étais pour un projet précis ?
L'objectif était de mener une large campagne d'information sur les projets d'avenir de la municipalité. Comme aujourd'hui, nous étions en pleine crise économique. Le bassin d'emploi frolait les 17% de chômeurs...Le maire était alors à son troisième mandat et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'avait pas vraiment envie de lacher le manche. J'ai parcouru la ville en tant que consultant, je travaillais pour Jacques S., à l'écoute des associations, des entreprises, des citoyens du centre-ville ou des quartiers. Comment vivaient-ils leur ville ? Quels étaient les rapports qu'ils entretenaient avec la ville, son devenir ? S'y intéressaient-ils vraiment et dans ce cas avaient-ils l'impression de participer à quelque chose de plus, disons, global, qui les concernait eux en tant qu'individus mais aussi leurs proches, leurs enfants, leurs clients...
- Et le rapport avec la com' ?
C'est qu'il n'y a pas de bonne communication sans écoute. J'ai alors synthétisé tout ce que j'avais glané ici ou là ; j'en ai tiré une image initiale. Une ville moyenne de 32 000 habitants, ville "musée", avec ses plus et ses moins. Ses désirs et ses craintes. Ses complexes aussi, à 120 km de Paris. Cette étape s'appelle l'audit de communication. Dans toutes les entreprises où je suis passé j'ai fait de même. Ensuite, j'ai proposé au maire, qui était le client de l'agence, une stratégie de communication.
- Que t'a-t-il dit ?
- Pas grand chose, juste "OK. Mais vous viendrez vous même la mettre en oeuvre".
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