27/11/2009

Une communication grippée

Cruel et symptomatique, le débat ce matin sur France Info que vous pouvez réécouter toute la journée sur le site de la radio publique d'informations (organisé par Nicolas Poincarré tellement sympathique avec ces bégaiements à répétition) : "le problème, ce n'est pas le vaccin, c'est la communication gouvernementale" (je résume les interventions de parents refusant de faire vacciner leurs enfants pourtant susceptibles d'être atteints par un virus plus pervers qu'il n'y parait). Le docteur France Info (JC Lemoine) n'a pas pu avancer ses arguments rationnels face à une opposition qui remet en doute les émetteurs principaux dans cette crise (la ministre de la Santé en particulier). Alors comme nous n'avons pas à faire à des professionnels de la com', mais à des citoyens-consommateurs (jeunes ou moins jeunes sur ce plateau), et comme il faut bien résumer sa pensée, mettre ses hésitations et son refus de vaccin sur le dos de la com' permet de faire passer le message : "toute l'année, nous recevons en provenance des élites et des décideurs politiques des informations, des promesses ou des propositions de projets. Parmi cet ensemble, nombre d'actions de l'Etat...restent à l'état de simples déclarations. La confiance que nous vous donnons, c'est un peu comme un énorme ballon d'oxygène qui se dégonfle petit à petit. Aujourd'hui, ce ballon est si petit que nous ne pouvons pas suivre vos injonctions de nous faire vacciner !". En bref, c'est la défiance dans nos élites qui vient gripper la communication du Gouvernement.
"C'est grâve, docteur !"
Les parents relevaient ce matin, et les ados interviewés aussi, que l'on ne sait pas le nombre exact de personnes atteintes par la grippe A du fait de l'impossibilité de recenser systématiquement la maladie. Du coup, comment croire les informations qui nous disent que la pandémie prend de l'ampleur ? Les questionnements sont profonds. Mais il y a une catégorie de personnes en qui nous pouvons faire confiance, qui sont proches de nous et dont nous connaissons bien les compétences : ce sont...les docteurs de famille. Malheureusement, ils n'ont pas été intégrés dans le dispositif. Craignait-on qu'ils soient eux-même réticents ? Ou ne voulait-on pas alourdir la facture (prix de la consultation ?)...Il y avait sans doute de bonnes raisons à cela. Face à la pandémie de défiance que doit maintenant gérer le Gouvernement, une seule solution s'impose à lui : remettre tous les médecins (nos émetteurs de confiance) au coeur de la stratégie de crise du H1N1.