12/04/2014

Un communicant à Matignon ; vieux blogueur influenceur ; salut les fans et autres idées...

Selon Wikipédia, près de 3 millions de blogs se créent chaque jour ; selon les mêmes sources, nombre de blogs (des millions sans doute) sont aujourd'hui abandonnés par leurs auteurs. Dans 5 ou 10 ans les internautes retrouveront leurs traces comme des vestiges d'un temps ancien et pourront à loisir analyser les sentiments, les idées, les questions ou les coups de cœur de chacun de ces cyber-carnets -comme on dit au Québec-.


Donc l'internaute-archéologue du futur tombera un jour -ou pas- sur ce post d'avril 2014 traitant, comme une partie du titre l'indique, d'un communicant à Matignon, c'est à dire de l'accession au pouvoir d'un homme politique qui non seulement fait partie d'une génération où la communication politique a pris toute sa place, mais qui a exercé lui-même le rôle de DIRCOM à plusieurs reprises (pour Jospin, pour Hollande). Mais s'il s'agit d'un communicant qui vient de prendre les rênes du Gouvernement de la France alors ne va-t-il pas privilégier la forme sur le fond ? A chacune de ses sorties ou de ses annonces, les commentateurs auront-ils d'autres choix que de stigmatiser l'effet de style, la posture et le ton employés ? On perçoit bien le danger paradoxal, pour lui et ses propositions, de son savoir-faire. Car en même temps, c'est justement ce style direct, cette posture républicaine et ce ton assuré qui a porté le nouveau PM jusqu'au sommet de l'exécutif gouvernemental. L'exercice du pouvoir fait changer les hommes : il sera intéressant de suivre les infléchissements du Premier Ministre en exercice quant à sa communication personnelle. C'est d'ailleurs là que se joue pour lui un nouveau cap : il s'agit de passer d'une communication personnelle réussie à une communication collective et participative efficace. Il y a toujours plus de risques à communiquer à plusieurs. De ténor, le PM doit revêtir progressivement les habits d'un chef d'orchestre.


Bon, je ne voudrai pas continuer dans la nostalgie, mais en revenant voir ici si j'y étais je me suis rendu compte que mon premier post datait de 2008...On était au début d'un temps nouveau, SARKO avait joué la rupture avec son propre camp et on allait vivre les soubresauts de la crise immobilière américaine, les sub-primes, la crise bancaire puis économique, puis encore financière, le sauvetage des banques mais pas celui de la Grèce, le naufrage de DSK, précédé de celui de l'équipe de France de Football...que du bonheur ! A toi l'internaute du futur, sache que ces temps ont été marqués par des transformations profondes, de la désindustrialisation à l'avènement de TWITTER et de l'information instantanée. La génération Y commence aussi à vieillir...


Malheureusement, du côté de l'emploi dans notre pays rien ne change. La situation est grave, presque désespérée pour les jeunes diplômés qui ont du mal à s'insérer dans un marché du travail de plus en plus étriqué. Nos entreprises ont du mal à communiquer parce qu'elles ont du mal à prendre des risques. A quand un diplôme de "risky manageur" à HEC ou à l'ENA ?


Quand aux communicants, trop confinés aux outils, pas assez sollicités dans le cadre de la stratégie de l'entreprise, beaucoup d'entre eux se morfondent dans des jobs de gestionnaire, en attendant une reprise qui ne pointe décidemment pas le bout de son nez.


Je suis toujours heureux de revenir vous voir ici. Depuis 2008, peu de blogs de communicants ont été édités. Vous avez pourtant en charge une chose essentielle de notre société : la part créative et émotionnelle du business, sans laquelle notre société de consommation serait sans surprise. Bravo en tout cas à Manuel VALLS pour son parcours.