Crise de confiance, encore elle, chiffres à l'appui : le divorce est consommé entre le "politique" et le "citoyen" (voir ici les derniers résultats du sondage commandité par le CEVIPOF). Ce n'est pas étonnant l'échelon local semble épargné : le maire reste la figure emblématique de proximité des citoyens consommateurs vers qui nous avons l'habitude de nous tourner, celui qui, au final, est le plus simple d'accès. Je suis surpris d'un chiffre concernant l'Europe (45% de confiance) : ce n'est pas si mal avec tout ce qui se dit ou pas sur l'institution (est-ce l'élection d'un représentant pour toute l'Europe ?). En tout cas, l'Europe n'est plus le repoussoir qu'elle était avant l'arrivée de l'euro. P. SEGUIN se retourne-t-il -déjà- dans sa tombe ? En résumé, près de 3 français sur 4 n'ont aucune confiance dans "ceux qui nous gouvernent".
Alors à qui peut-on faire confiance dans ce contexte ? Quel rôle doit jouer la communication dans ce siècle de com' où l'on prend peu à peu ses distances avec les schémas anciens ? Les entreprises peuvent-elles prendre le relais de la confiance perdue dans les différentes élections de ces 20 dernières années ? Où est-ce la religion (le spirit) qui sur ce terreau dévasté va réussir à relier les communautés entre-elles ? Sur ce dernier point, c'est plutôt mal parti (comme pendant les croisades !). Bref, ce sondage ne devrait pas nous laisser indifférents et a contrario nous donner quelques coups de pied au c.. pour nous pousser vers "autre chose". Mais vers quoi ? Les philosophes sont absents du débat depuis la fin des années 80, les experts sont remis en cause chaque jour, les journalistes sont montrés du doigt alors que sans liberté de la presse il n'y aurait pas de démocratie, les techniciens silencieux, les chercheurs exsangues faute de moyens, les instits, les curés et nos professeurs ne sont plus au coeur de notre cité, les métiers de base ont disparu de nos écrans depuis belles lurettes (l'agriculteur, l'artisan, l'homme de bon sens, l'homme de terrain...). Nous vivons un monde formidable. Cassant les repères sans en reconstruire, nous sommes contraints de nous retourner vers...nous mêmes. Cela fait le succès de You Tube, de Twitter, de Facebook et de tous les réseaux qui s'organisent et qui progressivement organisent notre vie. La communication a son mot à dire (je veux dire les communicants, les dircoms de demain). Nous pouvons observer, d'un regard lointain, ou tenter de tisser de nouveaux liens entre le devenu célèbre "consommateur-électeur" et les produits, les marques, les élus dans un souci de qualité, de transparence et en prenant le risque de nous tromper. High risks, high returns. Je préfère cela à "qui ne risque rien, n'a rien". Les communicants ont leur mot à dire avec leur sensibilité et leur savoir-faire. Dans l'action, tu bâtiras ton plan de communication.