C'était au début du siècle. Moulinex dépose le bilan en septembre 2001, puis est racheté en octobre par SEB qui ferme les usines. En Basse-Normandie, où Moulinex employait plus d'un millier d'employés sur une demi-douzaine d'usines, SEB ferme toutes les usines. Nous étions à la veille de l'élection présidentielle du printemps 2002 et d'un second tour pathétique. Je me souviens que cette disparition m'avait touché : cette marque, elle avait bercé mon enfance passée devant le petit écran. Avec elle, l'image de la ménagère de moins de 50 ans (?) nous accompagnait soir après soir et chaque soir, c'était un peu plus de progrès et de liberté que Moulinex vendait aux femmes des années 1980.
Moulinex meurt et personne ne s'en émeut vraiment. Ce que je retiens dans mon métier de ce qui n'est qu'un exemple vécu, c'est que des marques fortes, auxquelles nous sommes attachés, qui nous semblent éternelles, peuvent du jour au lendemain, disparaître, comme ont disparu subitement les grands dinosaures il y 65 millions d'années ! Je me dis que notre attachement à la marque (celui dont nous parle les publicitaires) ne va pas très loin. Quand allons-nous manifester dans la rue pour éviter la mort d'une marque ? Dans quelques mois, plusieurs grandes marques bancaires auront -sans doute- disparu elles-aussi. A moins d'un rebond. Alors, dans la crise, ne baissez pas les bras, camarades communicants.