25/08/2009

Le respect du journaliste

Voilà un post à contre-courant. En tout cas ne croyez pas que je veuille en titrant ainsi m'attirer la sympathie des médias pour que mon blog explose dans les e-charts. Non, c'est du sérieux, c'est du lourd. Notre métier est souvent basé sur la pédagogie : expliquer ce que l'on fait, ce que l'on va faire, ce que l'on attend des actions engagées en terme de retombées d'image, de notoriété et de buzz pour son projet, son produit ou sa marque. C'est un fait : un bon professionnel sait dire en quelques mots au décideur en quoi sa décision va avoir ou non un effet sur l'image de la société. Au passage, le communicant explique aussi son métier à son entourage : techniciens, spécialistes des achats, juristes, ingénieurs, commerciaux...il conviendra toujours de rappeler les fondements (les fondamentaux dirait Aimé Jacquet) du métier. Parmi ceux-ici, l'éthique de communication. Le mot est laché. Tous aux abris ! Non, vous pouvez sortir, vous allez voir tout de suite où je veux en venir. Je crois qu'une part de l'éthique de notre métier passe par, non pas un plaidoyer absurde en faveur des journalistes (qui n'ont pas besoin de cela) mais par une description objective de ce qu'est un journaliste à la fois citoyen, observateur, fouineur, enquêteur (parfois), pisse-papier (souvent), soucieux d'équité et de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas (toujours). Un journaliste est un professionnel (bon ou mauvais, avec ou sans talent), mais il est avant tout un homme (ou une femme) : il -ou elle- peut donc se tromper. Il nous faut accepter l'idée qu'un journaliste puisse se tromper. Non seulement l'accepter mais en faire une arme persuasive vis-à-vis de votre porte-parole : c'est à lui de faire l'effort de transparence et de clarté qui s'impose pour obtenir une information de qualité. J'ai trop souvent entendu des décideurs hurler sur un papier au sujet de propos mal retranscrits ou sur un article tendancieux, puis honnir l'ensemble des journalistes, en généralisant à toute la presse française...C'est à vous, professionnel de la communication en entreprise, de chercher à maîtriser les risques de dégradation de l'information en s'assurant que l'interlocuteur que vous avez choisi soit non seulement bien en phase avec le journaliste et le sujet traité, mais aussi conscient du rôle que celui-ci joue dans notre société, au coeur d'une démocratie qu'il convient toujours de renforcer.